Adapteteur CSL MIMO 300 mbps

Les points d’accès WiFi

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Petite série d’articles sur la mise en œuvre de points d’accès WiFi sous Linux. Nous commencerons par les généralités, principalement le choix, critique, de l’adaptateur. Nous verrons ensuite les réseaux bridgés et routés, et des déclinaisons. Je vais utiliser un Raspberry Pi 2 comme base, il se prête très bien à ce genre de manipulation.

Choix de l’adaptateur

Le choix de l’adaptateur WiFi est crucial, il va faire une bonne partie du boulot, et sera très probablement alimenté en permanence.

Le fond

Le fond, c’est la puce de l’adaptateur qui va gérer le WiFi. La première caractéristique essentielle, c’est le mode AP (Access Point). La puce doit le gérer, vous vous en doutez, c’est éliminatoire. On verra un peu plus loin dans l’article comment s’assurer qu’il le gère.

Chez Ralink on nomme les puce au format RT5370 ou RT5572. Chez Realtek ça donne quelque chose dans le genre RTL8188CUS. Le nom de la puce permet d’en comparer les caractéristiques sur le net.

Le MIMO (Multi In, Multi Out) est la capacité qu’a, ou pas, l’adaptateur à utiliser plusieurs canaux WiFi en parallèle, et donc à multiplier la bande passante par le nombre de canaux simultanés qu’il sait utiliser. Souvent, le fabricant donne une indication du type 2T2R, qui signifie 2 canaux en émission, 2 canaux en réception. Gardez à l’esprit toutefois que seuls deux périphériques MIMO pourront obtenir ces vitesses entre eux. Un périphérique MIMO et un périphérique classique devront s’abaisser à des vitesses utilisables par le périphérique classique.

La norme MIMO prévoit que le périphérique doit savoir repasser en mode classique si la bande passante est encombrée. Si vous habitez dans une zone dense, dont le spectre WiFi est complètement occupé par vos voisins, vous pouvez faire une croix sur le MIMO.

Enfin, l’adaptateur que j’ai choisi gère à la fois le WiFi à 2,4 GHz et à 5 GHz. C’est probablement ce qui lui permet de fonctionner en 2T2R et d’atteindre les 300 mbps. Cela dit, piloté par un Raspberry Pi 2, je ne m’attends pas à faire des excès de vitesse. Je ferais quand même quelques benchmarks, par curiosité.

La forme

La forme, c’est le format de l’adaptateur. On ne va pas parler ici de l’esthétisme ou de la couleur, mais bien du côté fonctionnel.

Évitez à tout prix les mini-adaptateurs, ils ne conviennent pas à l’utilisation en point d’accès. Même si certains savent le faire, ils vont chauffer et se mettre en sécurité. Sans compter leur portée, qui sera bien inférieure à celle d’un adaptateur à vraies antennes.

Les tests

02/03/2016: J’ajoute une autre catégorie de tests sur les adaptateurs USB WiFi suite à un problème amusant rencontré à l’instant au bureau. Un adaptateur réseau génère des Soft IRQ lorsqu’il rassemble les paquets dans les couches basses du modèle OSI. Lorsqu’on configure htop pour qu’il affiche les temps CPU détaillés (F2 > Display options > cocher Detailed CPU time), les Soft IRQ apparaissent en violet. Avec un adaptateur Odroid noir 300 mbps identifié 148f:5572 à base de Ralink RT5572; la charge Soft IRQ a monté brusquement, crevant le plafond, et ne semblant pas redescendre. Au point de mener au Kernel Panic. En changeant d’adaptateur (j’avais un Wi-Pi sous la main), les Soft IRQ existaient toujours, certes, mais à un niveau négligeable, que je suppose tout à fait normal (de l’ordre du pourcent).


Mon choix s’est porté sur ce modèle, dont la photo apparaît en tête de l’article, et je ne suis pas déçu ! Il fonctionne directement sur Raspberry Pi, sans installation. J’ai choisi un modèle MIMO, multi-fréquence car j’ai des idées derrière la tête pour de prochains articles.

On commence par voir si l’adaptateur est bien vu sur le bus USB par le système :

On procède par élimination pour retrouver le périphérique en question. On ne garde que ceux qu’on ne connaît pas déjà. Les puces WiFi sont souvent de marque Ralink ou Realtek (entre autres). Ces périphériques ont généralement dans leur description les mots « Wireless » (sans fil) ou « 802.11 » suivi d’une lettre (c’est la norme qu’ils respectent).

Ensuite, pour savoir s’il gère le mode AP (Access Point), on va voir besoin de la commande iw :

Qui s’utilise comme suit :

Voir aussi la page de man iw(8), en anglais.

Si vous n’avez qu’un adaptateur WiFi de branché, et que vous obtenez en retour une ligne qui reprend « * AP« , c’est que votre adaptateur est compatible. Dans le cas contraire, vous pourrez éplucher le résultat de la commande iw list. Il est un peu long, mais très instructif.

Si votre shell vous répond qu’il ne trouve pas iw alors que vous l’avez bien installé, vous devrez certainement en indiquer le chemin complet, généralement /sbin/iw. Vous pouvez le retrouver à l’aide de la commande which iw.

Les points d’accès WiFi

Nous allons voir dans des articles dédiés les types de points d’accès WiFi suivants :

Le point d’accès WiFi bridgé (ou Dumb AP), qui permet d’ajouter une connectivité WiFi à un réseau existant, sans autre nouveaux services que la négociation et l’authentification. Il utilise les services d’infrastructure existants.

Le point d’accès WiFi routé, qui permet d’étendre un réseau existant d’un nouveau sous-réseau dédié au WiFi. Il met en œuvre le cas échéant ses propres services d’infrastructure (passerelle, serveur DHCP, serveur DNS, etc).

À partir du point d’accès WiFi routé, nous pouvons créer un proxy WiFi de développement, pour inspecter le trafic réseau HTTP de nos terminaux mobiles, qu’il soit visible ou en tâche de fond.

Toujours à partir du point d’accès WiFi routé, nous pouvons aussi créer un point d’accès WiFi multiple. Il nous permettra d’annoncer plusieurs sous-réseaux dédiés au WiFi, que nous pourrons ensuite router différemment pour créer un réseau invité en entreprise, un réseau filtré pour les enfants à la maison, ou toute autre combinaison imaginable.

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5 commentaires

  1. Bonjour,

    je suis entrain de monter un Point d’accès wifi actuellement avec un dongle micro à base de RTL8188, mais j’en suis un peu decu car version de hostapd perso et support du 802.11n pas terrible.

    J’étais donc à la recherche d’un nouveau dongle quand je suis tombé sur celui que tu présente.

    Peux tu me confirmer quelques points:

    Compatibilité drivers de hostapd: nl80211?
    Compatible avec derniere version de hostapd 2.5?
    Ton point d’accès est bien reconnu en tant que AP 802.11 N? et pas G uniquement?

    Merci de tes réponses

    1. Bonjour, je n’ai pas pu tester en 802.11n. Mon hostapd est en version 2.3, et je n’ai aucun client 802.11n à lui connecter. Cela dit il en est matériellement capable. Il est dual band avec deux tuners capables de fonctionner simultanément, et il est donné comme supportant explicitement le 802.11n. Après, il faut voir ce que ça donne sur le plan logiciel, c’est certain. Je t’envoie par mail le résultat d’un iw list, au cas où ça puisse t’aiguiller.

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