





« Petit, mais costaud », le Raspberry Pi occupe une place de choix au milieu du salon. L’installation que je vais vous décrire vous permettra de jouer à vos vieux jeux de console 8 bits (et plus); de visualiser vos vidéos, vos photos, d’écouter votre musique sur votre télévision, et en cas de besoin, d’avoir un environnement de bureau avec navigateur, client mail et tout ce que vous aurez jugé bon d’y installer. C’est d’autant plus vrai depuis la sortie du Raspberry Pi 2. Aujourd’hui je monte la troisième machine de ce type, et me décide enfin à en faire un article.
Elle est constituée de :
- Raspbian: Système d’exploitation Linux. Version de Debian Wheezie spécialement adaptée pour Raspberry Pi.
- RetroPie: Emulateur multi consoles de jeu. Permet de jouer aux jeux vidéos de bon nombre d’anciennes consoles (de l’Atari 2600 à la Playstation 1) sur votre Raspberry Pi.
- Kodi: Media center permettant de lire des vidéos, de la musique, des photos; fichier locaux, du réseau, ou d’Internet, grâce à de nombreux plugins.
Raspian
Télécharger et décompresser la dernière version de Raspian depuis cette page. À l’heure à laquelle j’écris ces lignes, il s’agit de la version 2014-09-09.
Le fichier virtuel »/proc/partitions » affiche toutes les partitions reconnues par votre système, qu’elles soient montées ou non. Nous allons l’afficher une première fois pour visualiser les partitions disponibles avant insertion d’une carte SD :
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$ cat /proc/partitions major minor #blocks name (...) |
Généralement, vos disques durs s’appellent hda, hdb, etc ou sda, sdb, etc. Vous pourrez les reconnaître par leur nombre de blocs, qui s’approche de leur taille en kilo-octets.
Insérer une carte SD dans votre ordinateur, attendre quelques secondes, et repérer son driver de bloc en relançant la même commande :
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$ cat /proc/partitions major minor #blocks name (...) 8 32 7761920 sdc 8 33 57344 sdc1 8 34 7700480 sdc2 |
Ici on voit un nouveau périphérique de bloc (donc très probablement un disque), »/dev/sdc », qui contient deux partitions ( »/dev/sdc1 » et »/dev/sdc2 »). Sa taille est bien aux alentours de celle attendue (7 700 blocs pour une carte SD de 8Go).
Attention, l’opération suivante va effacer toutes les données éventuellement présentes sur la carte !
On va maintenant écrire l’image de disque Raspian sur la carte SD. Placez-vous dans le dossier où se trouve l’image de Raspian précédemment téléchargée, et transférez-la sur la carte SD à l’aide de la commande :
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$ sudo dd bs=4M if=2014-09-09-wheezy-raspbian.img of=/dev/sdc |
Vous aurez remplacé »2014-09-09-wheezy-raspbian.img » par le nom exact du fichier téléchargé et décompressé, et »/dev/sdc » par le périphérique de bloc que vous avez trouvé juste avant. Ici ce sont les valeurs de ma configuration.
Cette commande est un peu déroutante puisqu’elle n’affiche absolument rien. Il faudra patienter jusqu’à la fin de l’opération (environ 10 min chez moi).
Une fois la commande terminée, on vide les caches disque pour s’assurer que tout a bien été physiquement écrit, à l’aide de la commande :
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$ sudo sync |
Même remarque, cette commande n’affiche rien tant qu’il y a des caches à vider. Le temps est très variable.
Vous pouvez maintenant retirer la carte de votre ordinateur, l’insérer dans le Raspberry Pi, et le démarrer.
Si tout s’est passé correctement, vous devez voir à l’éran un dégradé de couleurs (l’auto-test du processeur graphique du Raspberry Pi), suivi de la séquence de démarrage du raspberry (Un écran noir avec le logo Raspberry Pi en haut à gauche, et du texte blanc qui défile). Une fois terminé le démarrage, il vous demandera un login et un mot de passe, qui doivent être ceux par défaut (pi / raspberry, attention au clavier »querty » par défaut).
Arrivé à ce stade, généralement, j’active le serveur ssh grâce à raspi-config, puis je fais le reste à distance, mais le plus simple pour vous sera probablement de continuer « physiquement » sur le RaspberryPi.
Vous devriez donc vous trouver sur l’écran de »raspi-config », qui se lance automatiquement au premier démarrage. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez toujours le lancer manuellement par la commande :
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$ sudo raspi-config |
- Étendre l’image de disque sur toute la partition, avec le menu »Expand Filesystem »
- Avec le menu »Internationalisation Options », on va mettre nos petits réglages Français :
- »Locale »: Cherchez fr.FR_UTF8
- »Timezone »: Cherchez Europe / Paris
- »Keyboard Layout »: Cherchez 105 touches / France / France. Le reste aura peu d’importance.
Ensuite on valide le tout ( »Finish »), et si vous avez étendu la partition, il vous demandera de redémarrer.
Après le redémarrage, on commence par tout mettre à jour :
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$ sudo apt-get update && sudo apt-get upgrade -y |
RetroPie
RetroPie est un multi emulateur très complet, et prévu pour être utilisé dans cette configuration particulière. Un menu dédié (EmulationStation) permet de tout gérer avec une manette de jeu. Il sait émuler un bon nombre d’anciens ordinateurs (Commodore 64, MSX, Amstrad CPC, Atari, Amiga, etc) et d’anciennes consoles de jeu fixes (Atari 2600, NES, SNES, Mastersystem, Megadrive, etc) ou mobiles (Gameboy, Gamegear, PSP, etc).
Retropie fourni un script d’installation extrêmement bien conçu, qui simplifie grandement le travail. Pour le télécharger, le plus simple est de le faire avec GIT :
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$ git clone git://github.com/petrockblog/RetroPie-Setup.git |
Mais si vous ne pouvez pas, vous pouvez aussi télécharger l’ensemble sous forme d’archive ZIP sur son GitHub, le placer sur votre RaspberryPi, et le décompresser.
L’installation est extrêmement simple, le script s’occupe des dépendances, puis se charge de tout après vous avoir demandé le minimum d’informations :
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$ cd RetroPie-Setup $ chmod +x retropie_setup.sh $ sudo ./retropie_setup.sh |
Prévoyez 45 minutes si vous choisissez d’installer à partir des binaires (premier menu), ou 16 à 20 heures si vous choisissez d’installer à partir des sources (second menu).
Une fois de retour au menu principal, allez dans setup (troisième menu) pour activer le lancement automatique d’EmulationStation au démarrage de la machine. En cas de besoin, il sera toujours possible depuis EmulationStation, de retourner à l’invite de commande pour travailler sur la configuration du système ou pour les mises à jour.
Kodi
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deb http://archive.mene.za.net/raspbian wheezy contrib |
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$ sudo apt-key adv --keyserver keyserver.ubuntu.com --recv-key 5243CDED |
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$ sudo apt-get update |
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$ sudo apt-get install kodi |
Existe probablement déjà :
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$ sudo addgroup --system input |
Est déjà probablement membre :
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$ sudo adduser pi audio $ sudo adduser pi video $ sudo adduser pi input $ sudo adduser pi dialout $ sudo adduser pi plugdev $ sudo adduser pi tty |
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SUBSYSTEM=="input", GROUP="input", MODE="0660" KERNEL=="tty[0-9]*", GROUP="tty", MODE="0660" |
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gpu_mem=128 |
Note: Il y a deux variables, »gpu_mem_256 » et »gpu_mem_512 ». Éclaircir ce point.
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$ kodi-standalone |
Lancer Kodi depuis EmulationStation
Un lanceur d’EmulationStation permet d’exécuter une commande depuis sont interface graphique, à l’aide de la manette de jeu. Ils sont configurés dans le fichier »/etc/emulationstation/es_systems.cfg ». Nous allons l’éditer pour ajouter un menu Applications qui contiendra une ligne kodi :
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$ sudo vim /etc/emulationstation/es_systems.cfg |
Les lanceurs apparaissent dans l’ordre dans lequel ils ont étés déclarés. Pour ma part, je voulais que ce nouveau menu soit sélectionné par défaut afin de pouvoir accéder à Kodi le plus rapidement possible. Je l’ai donc placé entre les définitions de esconfig et atari2600 :
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<system> <fullname>Applications</fullname> <name>apps</name> <path>~/RetroPie/roms/apps</path> <extension>.sh</extension> <command>%ROM%</command> <platform>pc</platform> <theme>apps</theme> </system> |
Nous allons maintenant créer le script de lancement de Kodi :
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$ cd ~/RetroPie/roms $ sudo mkdir apps $ sudo chown root:pi apps $ sudo chmod g+w apps $ vim apps/kodi.sh |
Voici son contenu, assez basique
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#!/bin/bash kodi-standalone |
Il doit être exécutable pour que EmulationStation puisse l’utiliser :
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$ sudo chmod +x RetroPie/roms/apps/kodi.sh |
Après avoir redémarré votre media center (EmulationStation 2 n’a plus d’option « recharger », malheureusement), vous devriez voir un nouveau menu « apps » qui contient Kodi.
Boîtier MediaPie
Le MediaPie, fabriqué par SB Components, est un boîtier très bien aéré qui permet de palier à quelques problèmes majeurs des RaspberryPi A et B :
- L’absence d’interrupteur marche / arrêt,
- Le nombre limité de ports USB (deux),
- La faible puissance électrique de ceux-ci,
- Un meilleur placement des prises et du lecteur de carte SD.
De plus il est plutôt joli et s’intègre bien au milieu d’une installation multimédia.
Attention, il est conçu pour les modèles A et B, pas pour le B+, dont les trous de fixation et les prises on été déplacés. De toute manière, le modèle B+ dispose d’une alimentation bien plus puissante, qui lui permet d’avoir 4 ports USB, et ses prises ont été réorganisées.
Edit du 05/06/2012 : SB Components a sorti une mise à jour du boîtier MEDIAPI, appelé MEDIAPI+. Celui-ci gère les RaspberryPi 2, ajoute un emplacement de disque USB en interne, des ports USB en façade et un module infra rouge avec télécommande.
À l’époque à laquelle j’ai acheté le mien, le Raspberry Pi 2 n’existait pas, et je n’ai pas eu l’occasion d’essayer le MEDIAPI+. Si un lecteur a l’occasion de le tester, je serais ravi de mettre un mot de sa part concernant ce nouveau modèle.
Overclocking
Si vous utilisez un boitier bien ventilé, comme le MediaPie, vous pourrez éventuellement l’overclocker un peu (Je me suis limité à 800 MHz). Il faudra à minima lui mettre un petit dissipateur sur le SOC. Cela dit, en faisant cela, vous prenez vos responsabilités ! Il est indiqué un peu partout qu’augmenter la fréquence de votre Raspberry, même si c’est techniquement possible, et même simple, raccourci sa durée de vie.
Je ne vais pas vous expliquer comment le faire manuellement, parce que cela implique diverses notions à maîtriser. Si votre RaspberryPi est à jour, vous devez pouvoir le faire via l’outil raspi-config, en navigant dans des menus, ce qui est tout de même plus simple ! Je n’ai pas encore eu l’occasion de passer par cette voie automatisée, je vous laisse donc découvrir. Sachez seulement qu’en augmentant la fréquence du processeur, on augmente aussi généralement celle de la RAM et du GPU. Par contre on augmente aussi très rapidement la température, et on réduit la durée de vie.
- Comment gérer la vitesse de fonctionnement du Raspberry Pi ?
- Avec »raspi-config ».
- Sachant que par défaut la fréquence n’augmente que quand cela devient nécessaire, comment connaître la vitesse actuelle du Raspberry Pi ?
- En lisant le contenu de »/sys/devices/system/cpu/cpu0/cpufreq/scaling_cur_freq ».
- Comment surveiller la température du Raspberry Pi ?
- Avec »/opt/vc/bin/vcgencmd measure_temp ».
Todo
- Rédiger un peu autour des notes
- Expliquer comment booter sur disque USB
Références
- RaspberryPi: Site officiel.
- Raspbian: Site officiel.
- RetroPie: Site du projet.
- EmulationStation: Site officiel.
- Kodi: Site officiel de XBMC, qui est devenu Kodi depuis.
- MediaPie: Boîtier ultime pour ce genre d’application.





