La Télécarte

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La télécarte est un objet mythique. Support publicitaire pour les uns, objet de collection pour les autres, en électronique la télécarte sans unités devient une véritable clé d’accès relativement simple à mettre en service. Une des particularités des télécartes est de contenir un numéro de série unique.

Huit fabricants de puce différents ont équipés les télécartes françaises :

  • Gieseke & Devrient
  • Solaic désigné par la lettre A sur les n° de série
  • Gemplus désigné par la lettre B sur les n° de série
  • Schlumberger désigné par la lettre C sur les n° de série
  • Oberthur désigné par la lettre D sur les n° de série
  • Bull
  • Landis & Gyr désigné par la lettre F sur les n° de série
  • Orga désigné par la lettre G sur les n° de série

Gieseke & Devrient a travaillé pour le compte de Schlumberger en 1983. Solaic a été racheté par Schlumberger mais reste seul en charge d’équiper les télécartes française. Bull a cesser cette activité dès 1988 alors que Landis & Gyr et Orga n’ont fait qu’une courte apparition. Pour plus d’information sur l’histoire des télécartes, voir le site web de Nicolas Kuhn.

On trouve deux types de télécarte en France : les T1G (Télécartes de 1ère Génération) et les T2G (Télécartes de 2ème Génération). Elles fonctionnent de la même façon, la seule différence est leur capacité mémoire. La T1G à une mémoire de 256 bits et la T2G de 512 bits. Seules les T2G seront décrites ici. Pour plus d’information sur les T1G, voir le site web de Denis Sanchez.

Bits Contenu
0 à 15 &8140 pour une T2G française
16 à 51 N° de série en BCD
52 à 55 Code service (&0 : T2G standard, &9 : T2G eurostar)
56 à 63 Valeur (&1 : 5 utc, &3 : 25 utc, &5 : 50 utc, &C : 120 utc)
64 à 71 Compteur 512 utc
72 à 79 Compteur 64 utc
80 à 86 Compteur 8 utc
88 à 94 Compteur 1 utc
320 à 352 Zone à écriture libre
Contenu d’une T2G

Connexions

1 : VCC
2 : Write
3 : Clock
4 : Reset
Puce de télécarte 5 : Gnd
6 : Vpp
7 : Read
8 : Fuse

La tension Vpp n’est nécessaire que lors d’une opération d’écriture (en temps normal Vpp = 5 V). Le contact Fuse permet de griller un fusible qui empêche l’écriture des 96 premiers bits des T1G en usine.

Communication

La lecture / écriture de la carte se fait grâce à un compteur interne commandé par jeu de micro-instructions. Le bit qui est pointé par le compteur se retrouve sur le contact 7 (Read). Ce compteur peut être incrémenté ou mis à zéro.

Write Reset Clock Instruction
0 0 Front montant Reset
0 1 Front montant Reset
1 1 1 0 -> 1

La particularité des T1G réside dans le fait que l’on peut uniquement changer les 0 en 1 (on évite ainsi la possibilité de recharger la carte). Pour les T2G, certains bits passent à zéro (notamment pour les compteurs), mais ces opérations sont totalement internes.

Télécarte et Picbasic

L’interfaçage entre un connecteur de cartes et un Picbasic se fait très simplement et sans composants externes si on se contente de lire uniquement le contenu de la télécarte. 3 Entrées / Sorties seront nécéssaires côté Picbasic, plus les deux fils d’alimentation et éventuellement la liaison avec le contact d’insertion de carte (dont nous ne parleront pas ici).

Sur le plan logiciel, la communication se fait sur le même principe (à un détail près) que celui de l’instruction SHIFTIN. Le détail qui manque, c’est que le premier bit de la carte est directement disponible à l’insertion, donc lorsque l’instruction SHIFTIN génère son premier cycle d’horloge, c’est trop tard, notre premier bit s’est envolé. On ne peut donc pas utiliser SHIFTIN. Cela dit, son principe est extremement basique et la seule différence est que la gestion manuelle de ce type de connexion sera lente (mais avons nous besoin des 100MHz du bus I²C ?) et un peu plus lourde (on y perd quelques lignes de code).

Le montage utilise un clavier à pont de résistances sur son E/S 0, un ecran LCD sur le Picbus et le connecteur de carte utilise l’E/S 3, reliée au contact 3 du lecteur de carte, l’E/S 4 reliée au contact 4 du lecteur de carte et l’E/S 8, reliée au contact 7 du lecteur de carte.

Déclaration des constantes, des variables et initialisation du Picbus :

Attente de pression sur une touche :

Lecture des informations de la carte :

Ce programme simpliste vous demande d’insérer une carte. Lorsque vous pressez la première touche de votre clavier à pont de résistances, il lit 8 bits sur la carte et les affiche à l’écran sous forme binaire. Après une seconde de pause, il va de nouveau attendre que vous pressiez la touche pour lire les 8 suivants, etc.

Application

En se basant sur ce type d’interface, on peut créer un testeur de télécartes, indiquant la capacité totale et restante de la carte. On peut aussi de façon plus générale utiliser les cartes pour leur numéro de série unique, et en faire une clé d’accès à un lieu ou de mise en fonctionnement d’un appareil. On peut aussi créer un moyen économique de pointage à l’entrée d’un lieu par exemple. Attention toute fois, le numéro de série codé dans la puce apparait sur les cartes. C’est sa valeur héxadécimale qui constitue la seconde ligne du numéro inscrit à l’encre au dos de la carte.

Webographie

Télécarte ou l’histoire du téléphone publique par Nicolas Kuhn : Le coin du collectionneur. Découvrez les fabricants de cartes et les modèles de puce, les détails et les différences, les améliorations, etc … au fil de l’évolution des télécartes.

Montages électroniques par Denis Sanchez : Des infos assez poussées sur les télécartes, ainsi que des lecteurs pour PC et Calculatrices TI-8x.

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